Un bateau pirate à Paris (été 2021) !
Un beau conte contemporain, à raconter pendant les veillées…
Et auquel vous pouvez participer !
Il était une fois, un restaurant au bord du bassin de La Villette, dans le nord-est de Paris.
Comme beaucoup de belles histoires, les débuts sont tristes : Avec la pandémie du covid- 19, viennent les confinements, les fermetures des bars et restaurants imposées par le gouvernement et les difficultés économiques :
le restaurant ferme définitivement !
Au printemps 2021, arrivent alors quelques personnes, qui après un long chemin, , découvrent la terrasse du restaurant disparu :
elles décident de s’y installer, n’ayant trouver nulle autre place dans la capitale, pour reposer leurs corps fatigués.
Hélas, la dureté de la survie fait que, parfois, les occupants de la terrasse font beaucoup de bruit ! Particulièrement la nuit…
Alors, le voisinage prosteste, rouspète et tempête : « Et ces bruits !!!… Et ces odeurs !!!… Non, non, non : ça suffit maintenant ! »
Heureusement, pour que l’histoire deviennent un conte et non un film d’horreur, il se trouve que la terrasse est devant un café pour les enfants : le Cafézoïde !
Le fameux Cafézoïde, dont les enfants se chuchotent l’adresse au creux de l’oreille !
Au cafézoïde, les lutins, et les adultes qui ont gardé une âme de lutins, font phosphorer leur caboche :
« Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Bien sûr, ces gens n’ont pas l’autorisation d’être là…Et oui, il y a parfois du bruit et des nuisances… Mais, enfin… On ne peut pas uniquement se contenter de rejeter ces pauvres gens qui dorment dans la rue devant chez nous ???
Qu’est-ce qu’on va faire ??? »
Car au Cafézoïde, on préfère le collectif : C’est bien plus rigolo de jouer ensemble !
Alors surgit une idée géniale : « On va faire un bateau pirate ! »
« Oui, un bateau pirate !!! » renchérissent les autres lutins !!!
Aussitôt, les amis du Cafézoïde déboulent :
Et pendant des heures, ils coupent, scient, cloutent, peignent, décorent…
Quand enfin, ils s’arrêtent, fatigués mais heureux, la triste et sale terrasse est devenue un fier navire, qui n’attend plus que les enfants pour voguer vers de superbes aventures !!!
Ah, ah, ah !!! Et il s’en passe de belles, des aventures !!! Toute la journée, les lutins accaparent le navire : ils festoyent, s’activent, se désaltèrent, se reposent…
On raconte que bien souvent, des lutins adultes les accompagnent, mais chut…
Et quand la nuit se répand autour du bassin de La Villette, tandis que tous les enfants sont rentrés, chacun dans sa maison pour manger sa soupe, alors s’installent les habitants de la terrasse :
Et ils ouvrent les coffres du bateau ! Oooh !!!
Car les lutins ont tout prévu :
ils ont équipé le bateau pirate avec de nombreux coffres-forts, pour que les habitants de la nuit puissent y ranger leurs trésors !
Alors, les matelas sont installés… et la nuit peut réellement commencer pour tous !!!
Désormais, les habitants de la nuit savent l’énergie dépensée par les lutins, pour prendre soin d’eux !
Ils s’en sentent réconfortés, sur la route difficile qui est la leur…
Ainsi, les enfants ont un énorme jouet pour s’amuser la journée, et les habitants un espace plus confortable pour la nuit ! Et les voisins ne se plaignent plus des nuisances !
Alors, on se prend à rêver :
Et si toutes les terrasses de la grande ville, qui ne sont utilisées par les taverniers que durant la journée, pouvaient servir pendant la nuit, de refuge aménagé, aux personnes démunies ?
A raison de 3 ou 4 personnes par terrasses, combien faudrait-il de terrasses pour acceuillir les milliers de personnes qui n’ont pu trouver ailleurs un toit à mettre sur leur tête?
Fin de la belle histoire et au lit, les enfants ???
Hélas, non !
Car dans tous les contes, il y a des rebondissements dramatiques… Snifff !
Car l’été passe, et le bateau pirate se fracasse…
Non pas sur de traitres récifs immergés, mais, en l’occurrence, sur le droit de propriété !
Arrff, monde cruel…Triste ironie pour un bateau enclin au partage…
Car un nouveau tavernier veut ouvrir un nouveau restaurant, à l’automne, et il veut que le bateau pirate déguerpisse illico presto, pour créer sa nouvelle terrasse !!!
Les lutins, généreux et sages, obtempèrent :
tous les amis – bien tristes, bien tristes – reviennent, et en quelques heures le bateau est démonté et rangé.
Plus de jouet pour les enfants, plus de lits pour les occupants…
Mais au Cafézoïde, ce drame, ce n’est qu’un fâcheux contretemps !
Car bientôt, c’est une certitude : les lutins vont refaire un nouveau bateau, bien plus grand et encore plus beau !
Il y a à proximité un bel espace pour faire une belle terrasse, et une fois l’autorisation de la ville obtenue, « c’est un fameux 3 mats, fin comme un oiseau » qui est attendu !!!
N’est-ce pas un conte merveilleux ?
Oui, mais il manque quelque chose, pour que ce beau conte humaniste se poursuive…
C’est un projet collectif ! Alors, amie lectrice, ami lecteur, c’est à ton tour de jouer :
Vote et fais voter au budget participatif de la région île de France, pour qu’à nouveau, le plus beau des raffiots largue les amarres et vogue vers de nouvelles aventures !!!
Car, comme on dit à Paris :
Fluctuat nec Mergitur !!!
(Devise de la capitale de la contrée, qui, d’après certains érudits aux crânes lisses et aux longues barbes blanches, signifie quelque chose comme :
« il tangue, mais ne coule pas » !)
Ainsi, chère amie, cher ami :
Quand, pour toi aussi, viendra l’heure des rides et du crâne dégarni, un soir de veillée, à la jeunesse souriante et insouciante, tu pourras conter :
« la fabuleuse histoire du bateau pirate du bassin de La Villette »…
Et à la fin de ton récit, tu pourras conclure devant ton auditoire ébahi :
« Et moi-même, j’en étais : car j’ai voté ! »
Hardi, moussaillon !
Edition spéciale (24/11/2021) :
Ah, ah, ah !!! Il faut croire qu’ils sont nombreux, les amis des lutins du Cafézoïde !!!
C’est par centaines qu’ils se sont empressés de voter, hurlant tous ensemble : « on veut un bateau pirate ! »
Et le verdict des savants mathématiciens de la contrée est tombé : « oui, oui, le compte est bon, ce projet est validé ! »
Alors la clameur est montée de toute part : « Youpi, on a réussi !!! »
Désormais, il aut attendre que les cordons de la bourse se délient, et que roulent les sesterces jusqu’au Cafézoïde…
Ensuite, il faudra reconstruire un nouveau bâteau…
A suivre…
